En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi : ROOSEVELT (Franklin Delano)
mercredi 31 août 2011
Injection volontaire de virus aux populations
WASHINGTON -Le gouvernement du Guatemala a annoncé avoir identifié cinqsurvivants des expériences médicales de scientifiques américains qui, selon unecommission américaine, ont fait au moins 83 morts dans ce pays dans les années1940.
Jusqu’à présent, nous avons localisé cinq hommes vivant dans l’ouest du pays qui vont être transférés vers la capitale pour y subir des tests médicaux, a annoncé à des journalistes le vice-président guatémaltèque Rafael Espada, chef d’une commission locale créée à l’initiative du président Alvaro Colom pour enquêter sur ces faits.
Ces hommes -âgés de 84 et 85 ans- et leurs proches seront soumis à des tests car nous voulons savoir s’il y a eu des conséquences sur leur état de santé après les expériences qui ont les ont exposés, parmi 5.500 personnes, à l’inoculation de maladies sexuellement transmissibles, selon une commission mise en place par le président Barack Obama.
Des quelque 5.500 personnes soumises à ces expériences, qui comprenaient dans bien des cas l’inoculation de maladies sexuellement transmissibles, nous pensons que 83 sont mortes, a dit un membre de la commission, Stephen Hauser.
Celui-ci a précisé que la commission n’avait pas encore déterminé le niveau de lien, direct ou indirect, entre les expériences et les décès survenus.
Les scientifiques avaient sciemment inoculé, et à leur insu, à près de 1.300 personnes la syphilis et la blennorragie. De ces 1.300 personnes, seules 700 ont bénéficié d’un quelconque traitement, a ajouté M. Hauser lors d’une réunion destinée à présenter les conclusions préliminaires de la commission.
Ces expériences, qui ont eu lieu entre 1946 et 1948, ont été financées par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH).
Cette expérimentation visait à déterminer si la pénicilline, dont on commençait à se servir, pouvait prévenir ces maladies.
Les chercheurs avaient choisi comme cobayes des personnes vulnérables, y compris des malades mentaux, et ne les ont informées ni de l’objet de leur recherche, ni de ce qui allait leur arriver. Ils les ont encouragées à transmettre des maladies sexuelles et n’ont pas traité celles qui ont contracté la syphilis.
Selon la présidente de la commission, Amy Gutmann, il s’agit là d’une injustice historique faite aux populations concernées. Elle a assuré que l’enquête en cours cherchait à honorer les victimes et à nous assurer que cela ne se reproduira plus.
La commission, qui a étudié plus de 125.000 documents liés à ces expériences et qui doit rendre ses conclusions finales en septembre, a été mise en place sur ordre de Barack Obama en novembre de l’année dernière. Un mois auparavant, les Etats-Unis, via la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et la ministre de la Santé publique, Kathleen Sebelius, avaient présenté leurs excuses à des centaines de Guatémaltèques infectés délibérément et à leur insu par la syphilis et la blennorragie.
Début octobre 2010, la présidence du Guatemala avait annoncé que le président Alvaro Colom allait diriger une commission spéciale d’enquête sur ces expériences, qu’il avait qualifiées de crimes contre l’Humanité.
Le principal chercheur américain impliqué dans ces expériences au Guatemala, le Dr John Cutler, décédé en 2003, a aussi joué un rôle important dans une autre recherche aux Etats-Unis menée durant 40 ans (1932-1972) sur 400 Noirs à Tuskegee dans l’Alabama (sud).
Des travailleurs saisonniers avaient été recrutés par les autorités médicales dans le cadre d’une recherche au cours de laquelle tout traitement contre la syphilis leur avait été refusé afin d’étudier l’évolution de la maladie.
Les chercheurs leur avaient menti en leur disant les traiter pour d’autres problèmes de santé.
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