Ultima Cumaei venit iam carminis ætas;Qui se traduit (de l’anglais au français, d’après la page de wikipedia) Mais je vous conseille plutôt de télécharger ce document PDF qui fait la liste de toutes les traductions du quatrième Eglogue de Virgile en français disponibles : AC-NANCY-METZ
Magnus ab integro sæclorum nascitur ordo.
iam redit et Virgo, redeunt Saturnia regna,
iam nova progenies cælo demittitur alto.
Now comes the final era of the Sibyl’s song;
The great order of the ages is born afresh.
And now justice returns, honored rules return;
now a new lineage is sent down from high heaven.
Maintenant vient l’ère finale du chant de Sibylle;
Le grand ordre des âges est né à nouveau.
Et maintenant la justice revient, les lois honorées reviennent;
maintenant une nouvelle lignée est envoyée en bas du haut du ciel.
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Traditions Messianiques par Auguste Bedin
Maintenant j’aimerais attirer votre attention sur une étude du quatrième vers de Virgile, qui va vous en dire long (l’auteur, les auteurs de ce que vous allez lire en savent long). Source : Fleche.org
La sibylle de Cumes, équivalent latin de la Pythie, est une prophétesse, auteur (présumé) des livres… sibyllins, très ancien recueil de prophéties, que les Romains faisaient remonter à Tarquin le Superbe et conservaient précieusement au Capitole pour les consulter en cas de prodiges ou de calamités publiques. Ainsi, c’est sur la foi de cet oracle que les Romains, qui ne savaient plus à quel dieu se vouer pendant la seconde guerre punique, allèrent chercher la déesse-mère Cybèle à Sélinonte. Les livres sibyllins exposaient la doctrine de l’éternel retour : à la fin de chaque cycle, ou Grande Année, les astres retrouvent la même place dans le ciel, ce qui amène le retour des évènements dans le même ordre.
La sibylle de Cumes qui servira de guide à Énée dans sa descente aux Enfers fait donc ici sa première apparition dans l’œuvre de Virgile (ce qui anticipe sur l’Enéide), par six vers commençant tous par un dactyle de sens complet, se finissant tous par un ou deux pieds de sens complet :
Ultima [...] carminis aetas ;
magnus ab [...] nascitur ordo.
Jam redit [...] regna,
jam nova [...] alto.
Tu modo [...] ferrea primum
desinet [...] aurea mundo,
Ce relevé des pieds complets constitue également un relevé lexical des termes les plus significatifs du passage. Il me semble qu’il y a là plus qu’une coïncidence…
Le magnus saeclorum ordo se réfère donc à la théorie de l’éternel retour et de la Grande Année qu’évoque Cicéron dans le De Republica, VI : « Homines enim populariter annum tantummodo solis, id est unius astri, reditu metiuntur ; cum autem ad idem, unde semel profecta sunt, cuncta astra redierint eandemque totius caeli discriptionem longis intervallis rettulerint, tum ille vere vertens annus appellari potest : les hommes règlent l’année sur le retour du soleil, c’est-à-dire d’un seul astre, mais scientifiquement, c’est la longue période qui s’écoule jusqu’au moment où tous les astres sont revenus à leur point de départ et où le ciel a repris sa physionomie primitive qu’il faut appeler année. (traduction de Charles Appuhn, GF) ». Cette théorie d’un éternel retour s’exprime par le retour (c’était trop tentant…) du verbe… redire : jam redit, redeunt Saturnia regna. Tous ces verbes sont au présent, pour souligner l’imminence de ce retour.
Sans doute n’est-il pas indifférent de noter que cette théorie est reprise dans la comédie musicale Hair (Etats-Unis, 1968) dont la chanson Aquarius annonce l’ère du Verseau qui succède à l’ère des Poissons, la Grande Année tournant dans le sens inverse du zodiaque… De même de signaler que la citation magnus saeclorum ordo, tronquée en novus ordo seclorum figure sur… les dollars ! Référence explicite à Virgile : les Pères fondateurs pensaient sincèrement inaugurer un âge d’or ; ils instauraient en tout cas un nouvel ordre des choses… Ces deux remarques n’éclairent pas les intentions de Virgile, mais elles témoignent de son rayonnement.
Virgo, la Vierge est fille de Zeus, et de la déesse de la Justice, Thémis. Symbole de la vertu qui régnait durant l’âge d’or, elle quitta la terre dans l’âge de fer et devint la constellation de la Vierge. Elle redescend donc sur terre en compagnie de Saturne, l’antique roi du Latium. Tardivement assimilé au terrifiant Cronos grec, qui dévorait ses enfants après avoir détrôné son père, Saturne dieu italique, est tout au contraire le dieu de la civilisation, protecteur des vignerons et des paysans. Sous son règne, l’humanité connaît la prospérité de l’âge d’or, qui prend fin avec l’avènement de Jupiter.
Pourquoi Virgile annonce-t-il un retour des temps saturniens ? Le poème est daté de 40 avant l’ère commune, l’année du consulat de Pollion, dédicataire du texte : sint consule dignae. Nous sommes en pleine période des guerres civiles consécutives à l’assassinat de César. Antoine vient de débarquer à Brindes avec son armée, mais Mécène et Pollion parviennent à négocier la paix de Brindes, en octobre 40, c’est-à-dire dans le voisinage du signe de la Vierge. Le peuple romain était donc fondé à croire la paix établie définitivement, et la naissance, en ce même mois d’octobre, du fils de Pollion prend un sens symbolique. Qu’importe que l’évènement n’ait pas alors rempli l’attente ici exprimée, l’œuvre reste, et sa portée dépasse les circonstances qui l’ont suscitée. Ainsi, Villon place le vers jam nova progenies caelo demittitur alto en épigraphe de son Épître à Marie d’Orléans, où il célèbre une naissance princière… qui lui a valu d’être libéré de prison ! Cependant que les chrétiens du Moyen-Age ne pouvaient que remarquer la consonance avec la prophétie d’Isaïe, 11, 1 : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines (T.O.B.) » (…)
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